Les smartphones sont devenus les outils les plus utilisés au quotidien de nos jours et qui peut s'en plaindre ? Surtout avec le choix qu'on a en matière d'applications présentes sur les différents Stores. Avec toutes ces applications, les utilisateurs passent de plus en plus de temps sur leurs téléphones et c'est ainsi que deux investisseurs de premier plan à Wall Street ont exhorté Apple en début d'année 2018, à mettre en place des outils qui permettraient de limiter leur utilisation du téléphone et de celle de leurs enfants. C'est ainsi qu'en septembre de la même année, Apple a commencé à proposer ses outils qui étaient alors cachés dans le menu des paramètres du téléphone. Seulement, peu de temps après cela, la société a commencé à retirer de son Store, les applications proposant des services similaires.
Apple a déclaré à ces entreprises que leurs applications enfreignaient les règles de l'App Store, comme autoriser un iPhone à en contrôler un autre, mais quand on sait que cela était autorisé depuis des années, on se demande bien si les motivations d'Apple sont bien ce que l'entreprise veut nous faire croire. A cause de cela, plusieurs de ces entreprises, avec des milliers de clients payants, ont dû fermer leurs portes. Amir Moussavian, directeur général de OurPact, la première application pour iPhone de contrôle parental, avec plus de trois millions de téléchargements, a vu son application être retirée de l'App Store.
Moussavian n'est pas le seul dans cette situation, plusieurs autres dirigeants d'entreprises créatrices de ces applications, ont dû se soumettre aux exigences d'Apple et ont fini par fermer leurs entreprises. Ces dirigeants estiment qu'ils sont ciblés, car leurs applications pourraient nuire aux activités d'Apple et le fait qu'Apple contrôle l'App Store où ils trouvent certains de leurs clients les plus lucratifs, n'arrangent absolument pas les choses. Ils pensent que leurs applications sont meilleures que celles d'Apple et ce serait la véritable raison pour laquelle la société leur mènerait autant la vie dure.
Jeudi dernier, 2 des applications de contrôle parental les plus populaires, Kidslox et Qustodio, ont déposé une plainte contre Apple auprès du bureau de la concurrence de l'Union européenne. Kidslox a déclaré que ses affaires avaient chuté depuis qu'Apple a imposé des modifications à son application qui la rendaient moins utile que l'outil proposé par Apple. Apple qui fait également face à une plainte antitrust déposée en Russie par Kaspersky Lab, a déclaré par l'intermédiaire de l'un de ses porte-parole : « Nous traitons toutes les applications de la même manière, y compris celles qui font concurrence à nos propres services. Notre motivation est de créer un écosystème d'applications dynamiques offrant aux consommateurs un accès à autant d'applications de qualité que possible. »
Afin de réduire le pouvoir que détient Apple face aux autres entreprises détentrices d'applications, la sénatrice américaine Elizabeth Warren du Massachusetts, candidate démocrate à la présidence, a récemment suggéré de séparer Apple de l'App Store, ainsi la société ne pourrait plus dicter sa loi aux autres entreprises et favoriser ses propres applications qui ne sont pas toujours meilleures que celles des autres. En effet, plusieurs utilisateurs trouvent que les applications d'Apple sont moins performantes que certaines autres applications supposées permettre de limiter l'utilisation de l'iPhone.
C'est le cas de Bruce Chantry, âgé de 47 ans et père de deux enfants. Il a déclaré avoir utilisé les applications OurPact et Mobicip pendant des années, jusqu'à ce qu'Apple les oblige à se débarrasser de leurs fonctions les plus importantes. Obligé alors de se tourner vers l'application proposée par Apple, il dit que cette dernière lui a semblé trop compliquée et beaucoup moins performante que celles qu'il utilisait avant. Il fait également savoir que ses enfants ont d'ailleurs déjà trouvé des solutions de contournement à l'outil de filtrage web d'Apple et contrairement aux applications qu'il avait utilisées, l'outil d'Apple n'a pas d'interrupteur pour désactiver rapidement certaines applications sur leurs téléphones.
A en croire les utilisateurs, l'application proposée par Apple pour réduire le temps d'utilisation de l'iPhone, présente bien d'autres limites par rapport aux autres applications, mais la purge entreprise par Apple ne laisse plus beaucoup de choix aux utilisateurs. Détenant le contrôle sur l'App Store, Apple s'est octroyé le pouvoir de n'avoir presque pas d'explications à donner aux développeurs d'applications. La société se contente de les informer par une courte note que leurs applications seraient supprimées si elles ne se conformaient pas à ses exigences.
Source : New York Times
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Que pourraient faire ces développeurs d'applications pour sortir de cette situation ?
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Le , par Jonathan
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