Ce qu’il faut bien souligner avec cet OS c’est qu’il est encore au stade de développement alpha. Toutefois, sur la route vers une version 1.0, l’équipe de développement parle de montée en stabilité à chacune des nouvelles sorties. En droite ligne avec cet axe, l’équipe de développement a annoncé à la sortie de la version 0.4.8 que l’OS est capable de tourner sur un ordinateur équipé de 96 Mo de mémoire vive. Pour des utilisateurs qui ont l’habitude de faire usage de Windows, c’est surtout la ressemblance au niveau de l’interface graphique qui frappe au premier abord.
D’après ce que rapporte Alex Ionescu, le développement de ce système d’exploitation s’appuie sur de la rétro-ingénierie légale. ReactOS cible la compatibilité avec Windows NT et, de façon officielle, l’équipe s’appuie sur le désassemblage des sources de l’OS de Microsoft et sur les informations glanées de sources éparses comme le Microsoft Developer Network ou les kits de développement d’applications et de pilotes (SDK et DDK) de la firme de Redmond. Lors de l’édition 2019 de la conférence annuelle Offensivecon, il donne des détails sur l’approche dont son équipe use pour parvenir à ses fins. Grosso modo, le message qu’il passe est que les activités autour de ReactOS ont lieu sans accès au code source de Microsoft.
Toutefois, pour Axel Rietschin il n’en est rien. L’ingénieur de Microsoft dit avoir passé en revue le code source du projet et crie au plagiat.
« Je pense que c'est une copie du Windows Research Kernel dont Microsoft a concédé une licence à des universités en vertu d'un accord dont il est évident qu'il a été violé par certains. En effet, le code est disponible sur plusieurs plateformes dont GitHub. J'ai jeté un coup d'œil à l'arborescence de code de ReactOS, et à mon avis, il n'y a absolument aucune chance que l'équipe de développement soit partie de rien.
Pour commencer, il n'existe pas de documentation publique qui explique le fonctionnement interne du noyau NT. La seule documentation imprimée se compose de deux classeurs noirs où chaque page est étiquetée confidentiel.
De nombreuses structures de données internes et fonctions internes, qui ne sont exportées nulle part et ne font pas partie des symboles publics, portent exactement les mêmes noms que ceux qui apparaissent dans le Microsoft Research Kernel (qui, soit dit en passant, est assez désuet). Il n'y a presque certainement aucune probabilité que cela se soit produit, à cette échelle, par accident.
Un scénario plus sinistre serait que le ReactOS provient d'une des nombreuses fuites qui se sont produites dans le passé. Maintenant, je ne suis pas un expert en droit, mais je ne sais pas pourquoi on tolère de telles choses. C'est peut-être parce qu'au finish ReactOS est semblable à un bébé moustique sur le dos d'un éléphant .
Si l'un des auteurs nous explique ces similitudes, je changerai d'avis. J'espère seulement qu'il aura réponse à quelques questions sur les conventions de codage et de nommage, ainsi que sur les choix de conception », souligne-t-il dans une publication parue il y a deux ans. Cette sortie a pris un coup de neuf avec des discussions auxquelles participe Axel Rietschin ces derniers jours.
« Curieusement, j'ai eu une conversation avec un supérieur à propos de ReactOS. Il m'a dit que l'équipe s'est penchée sur le code source du projet et est parvenue aux mêmes conclusions. En particulier, cette personne se souvient très bien d'un hack qu'il a mis en place. Il me l'a expliqué et dit l'avoir retrouvé au sein du code de ReactOS. Il y a seulement que les auteurs présumés n'ont probablement aucune idée de la raison pour laquelle ce dernier a été mis en place », lance Axel Rietschin dans sa mise à jour.
Ce n’est pas la première fois que ce projet se retrouve au centre de préoccupations similaires. En 2006, un membre de l’équipe de développement a relevé d’importantes similitudes avec le code de Windows. Cet état de choses a mené à un audit interne du projet entre mars 2006 et décembre 2007, ce, pour l'épurer. Lors de sa sortie à l’occasion de la dernière édition de l’OffensiveCon, Ionescu a répondu qu’il a introduit des similitudes pour faire réagir les ingénieurs de la firme de Redmond.
Source : Quora
Et vous ?
Que pensez-vous du positionnement d’ Axel Rietschin ?
Est-il possible de parvenir à ce résultat sans disposer d’un accès au code source du noyau de Microsoft ?
Avez-vous déjà testé ce système d’exploitation ? Si oui, quel retour pouvez-vous faire ?
Voir aussi :
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ReactOS 0.4.11 est disponible avec d'importantes améliorations du noyau et un accent mis sur une réimplémentation des API Windows