Le bracelet connecté est déjà une réalité dans certains pays dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. À titre d’illustration, le gouvernement de Corée du Sud a, il y a peu, décidé d’en instaurer le port. La mesure s’applique aux personnes atteintes par le virus et surprises en violation des mesures de distanciation sociale. En Europe, le port d’Anvers teste une méthode similaire. En partenariat avec la société de technologie numérique Rombit, il est lancé sur des essais du bracelet électronique Romware Covid Radius. Le but : garantir la distanciation sociale et le suivi des contacts physiques. Le nouveau bracelet électronique émet un signal sonore lorsque des personnes se rapprochent trop près les unes des autres.
En France, de récents développements suggèrent que les autorités ne ferment pas la porte à cette approche. L’objectif : équiper les 23 % de Français qui ne possèdent pas de smartphone, d’après des chiffres publiés par l’Arcep alors que l’année dernière tirait à son terme. À la manœuvre : Sigfox – une société toulousaine spécialiste des réseaux télécoms bas débit.
À l’heure où les questions sur la vie privée se retrouvent au centre des discussions liées à la mise sur pied d’applications de traçage de proximité en Europe, le Cabinet du secrétariat d’État au Numérique précise que si le gouvernement travaille sur un objet connecté susceptible d'être associé à une éventuelle application de traçage des contacts des malades, il ne s'agit en aucun cas de suivre les malades, ni de géolocalisation. « L'idée est d'avoir un bracelet, ou un autre objet connecté, qui ne soit pas relié au smartphone et permettrait de connaître les personnes croisées par son porteur durant la journée et celles qui se sont rendues dans différents lieux. Le but n'est pas de traquer une personne pour savoir si elle est allée à la Poste ou au supermarché, mais d'aider les autorités à gérer la circulation du virus. C'est un acte de civisme, comme l'attestation de sortie. Une fois que le bracelet est enlevé, c'est fini. Alors que le téléphone restera dans notre poche après la crise », explique le PDG de Sigfox.
En France, cette solution fait l’objet de proposition aux autorités dans un contexte où ce sont les applications de traçage de contacts sur smartphones qui mobilisent l’essentiel des débats. Au coude-à-coude, l’application Stopcovid de conception française et l’API annoncée par Google et Apple. D’après les derniers développements, c’est la solution des deux géants américains qui devrait entrer en scène en premier. La toute première version de l’API est attendue pour le 28 avril 2020. À travers le bracelet connecté, Sigfox veut offrir à la France une alternative à ces projets d’applications qu’il qualifie de solutions de facilité qui vont fournir encore plus d'informations à Apple et Google qui en savent déjà un paquet sur la vie privée des utilisateurs de leurs services.
Selon une enquête menée par le gouvernement, 80 % des Coréens seraient favorables à l’utilisation de ces bracelets électroniques. En Europe, les positions sont très mitigées sur la question avec, semble-t-il, une forte majorité de tiers contre l’usage de telles méthodes. Sur le Vieux Continent, on trouve très peu de réactions d’internautes allant dans le sens d’approuver l’utilisation de bracelets. La plupart des réactions soulignent que devoir se faire poser un bracelet de pistage dans le cadre de la lutte contre le coronavirus a quelque chose de dégradant. On préfère largement avoir affaire à une application sur smartphone que de devoir en arriver là.
Néanmoins, d’autres intervenants sont d’avis qu’il faudrait les imposer dans les zones où le confinement n’est pas respecté.
La piste des bracelets électroniques est également évoquée chez le voisin italien, mais pour les personnes âgées, une population à risque qui utilise peu le smartphone. Si le port d’Anvers teste de tels dispositifs, il faut dire que le gouvernement belge pour sa part écarte pour le moment la piste d’une application de traçage de contacts physiques.
Source : RTL
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Pourquoi l’utilisation de telles approches semble-t-elle trouver plus de résistance en Europe que dans les pays d’Asie ?
Seriez-vous pour qu’elles soient imposées dans les zones européennes où l’on ne respecte pas les mesures de confinement ?
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Le , par Patrick Ruiz
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